La zlabiya est une confiserie orientale connue dans de nombreux pays du Moyen-Orient. Souvent dégustée autour d’un verre de thé, elle a une histoire particulière que j’aimerais vous conter. Il y a fort longtemps un pâtissier andalou avait raté sa pâte à pain devenue trop liquide. Il s’écria alors la phrase qui serait à l’origine du nom de cette gourmandise : “Zella bia !” qui signifie “Je l’ai râtée”. Mais malgré cela, il l’a tout de même faite cuire dans de l’huile de friture et c’est ainsi qu’est née une sucrerie fort appréciée.
Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous raconte cette anecdote, et bien la robe Yaphah a une histoire assez similaire ; un manqué qui s’est finalement transformé en une réussite. Pour ça, remontons quelques temps en arrière lorsque tout à commencé, voici son histoire.
La robe Yaphah, qui à ses débuts portait comme simple nom “Robe avec pan sur le côté” (je n’étais pas encore très inspirée haha), est un modèle que j’ai dessiné il y a de cela un an. Je cousais encore dans ma chambre et je me rappelle qu’un croquis d’une robe portefeuille des années quarante m’avait apporté de l’inspiration.

Nombreux de mes modèles ont vu le jour bien avant que je crée ce projet. Je dessinais des vêtements que j’aurais aimé voir portés par d’autres, sans savoir qu’un jour je créerais ma propre collection. Je cousais encore pour moi-même et donc n’avais pas les mêmes exigences qu’aujourd’hui. Bon, mon côté perfectionniste était (et est) toujours présent, mais coudre pour soi et coudre pour d’autres personnes sont deux choses totalement différentes. Et c’est là que le travail le plus laborieux a commencé.
J’ai débuté la première confection de la robe avec un patron des plus simples et un tissu neutre. Je crois que ce sont les modifications du patron qui m’ont pris le plus de temps, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai changé les mesures ; où j’ai agrandi et rétréci l’emmanchure, me retrouvant avec de nombreux prototypes et des patrons éparpillés partout au sol. Sans parler de son côté “portefeuille” que j’ai travaillé et retravaillé.

Je partais avec une idée précise en tête mais je n’obtenais pas forcément ce que j’imaginais et j’en était frustrée. La coupe de la robe ne me plaisait pas, les manches étaient soit trop larges soit trop étroites. Et l’effet portefeuille ressemblait plus à une enveloppe qu’à autre chose. Le résultat final ne correspondait pas à ce que je voulais. Dans mon imagination, je pouvais tout perfectionner, tout idéaliser, mais la réalité était différente. C’était passer de l’imaginaire au réel.
Alors comment faire quand ce n’est pas comme on l’a imaginé ? Comment faire quand on est déçue de l’effet final ?
Mon perfectionnisme était devenu un frein m’empêchant de voir le travail que je fournissais. Je ne voyais plus que les défauts de ma robe, mon regard était trop concentré sur ce qui ne me convenait pas.
Parfois, quand on passe trop de temps sur un travail quel qu’il soit, on finit par manquer d’objectivité, on ne voit plus que le négatif. Dans ces moments là, je fais table rase, je balaie tout. Je me force à prendre le recul nécessaire et à me concentrer sur des choses simples. Faire des croquis, acheter de nouveaux boutons et accessoires. Me promener encore et encore pour me ressourcer et réapprendre à renouveler mes idées.
J’ai mis la robe Yaphah au placard en me promettant de revenir vers elle lorsque j’aurais les idées claires. Avec le temps, j’ai fini par comprendre que dans chaque imperfection se cache de la beauté. Qu’il y a forcément une solution aux problèmes rencontrés. C’est logique vous me direz, mais quand j’avais les idées embrouillées tout ne me paraissait pas aussi limpide.
La robe n’est pas uniquement belle par son apparence, mais c’est tout le labeur qu’il y derrière qui en fait ce qu’elle est. La création de son patron, le choix des tissus, les manqués, les idées qui changent et qui évoluent. C’est tout cela qui en fait une réalité, qui en fait sa beauté. Et c’est pour ça qu’elle s’appelle Yaphah* parce qu’elle est belle pour tout le travail que je lui ai consacré.
*Yaphah : Beauté en hébreu.

Je rentre dans ton monde et je n’ai plus les mots 🌿
C’est tellement beau et inspirant , en savoir un peu plus sur ton travail , sur toi, sur ton monde … Merci
Tout est parfait
Je suis bouche bée Imène ✨
J’aimeAimé par 1 personne
❤️❤️❤️
J’aimeJ’aime
J’aime j’aime j’aime cette jolie façon de démystifier le final parfait qui nous fait croire que tout roule pour tout le monde sauf pour sois quand on se lance dans ce genre de projet. Hamdoulillah c’est tellement plus doux la réussite après la difficulté, cela apporte de magnifiques anecdotes dans l’aventure et la rend moins fade 😘
J’aimeAimé par 1 personne
C’est totalement ça. On a souvent l’impression que c’est parfait chez les autres et pourtant il y a toujours des difficultés. Mais sans elles le travail fourni ne serait pas aussi beau. Merci pour ton commentaire Sarah ✨.
J’aimeJ’aime
Tellement jolie…- L’histoire d’une robe, d’une création ° toi tout simplement.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci à toi ✨
J’aimeJ’aime
Salam Anleykoum Imene, je souhaite me lancer en couture cet été mais je n’en ai jamais fait. J’aimerais coudre de longues robes et jupes sauf que je ne sais pas quel tissus acheter sachant que je ne veux pas de tissus léger ( coton…) ou lourd ( lin… ). Pourrais-tu me conseiller quelques tissus pour débuter ? 💋
J’aimeJ’aime
Aleykoum salam, alors tu as cité les deux meilleurs tissus pour débuter lol.
Il y a différent type de coton, tu peux très bien en trouver des légers tout comme le lin d’ailleurs :).
Sinon tu peux essayer des polyviscose, des tissus synthétiques. Pour l’hiver, de la laine ou des tissus épais côtelés qui tiennent bien à la couture.
Je te conseille de te renseigner directement auprès des vendeurs et de prendre des échantillons pour les essayer pour être sûr que la couture soit facile et te convienne.
J’aimeJ’aime
Ton article m’a transporté dans ton univers. J’ai eu la sensation d’avoir été à tes côtés lors de la confection de ta robe.
Merci beaucoup pour cette article, il est vraiment génial.
♥️
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ton commentaire la plus douce ❤️
J’aimeJ’aime
Ma sœur .. tu n’es pas seulement une couturière talentueuse .. tu es aussi une écrivaine ; un jour je te souhaite d’écrire des livres
Moi je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis Quand tu parle
De couture c’est tellement motivant barakallahou fiki de prendre le temps d’écrire pour nous tu es généreuse en partage merci 🙏🏻❤️
J’aimeAimé par 1 personne
Ma chère sœur, merci d’avoir pris le temps d’écrire ce beau commentaire.
Wa fiki baraka Laah, c’est toujours avec plaisir ❤️
J’aimeJ’aime
Salam Imene,
je viens de decouvrir ton article. je n avais pas vu en decouvrant ta robe qu’il y avait une histoire. Tres belle d’ailleurs ^^.
J’ai ris lorsque j ai vu la ceinture avec l attache en D car je me suis fait exactement la meme en mode ceinture de secours, qui va avec pratiquement tt 🙂
Pour les rattages, je te rejoins completement, quand on cree on ne peut pas etre dans la demi mesure, quand ca n’est pas encore ca, limite ca ne nous laisse pas dormir, lol.
Merci pour ces echanges, ces partages, car je sais combien ce qui se passe derriere n’est pas tjs facile, mais cela rends la chose encore plus belle lorsqu’elle s’accomplie ❤
J’aimeJ’aime
Aleykoum salam ma douce,
Je réponds avec un peu de retard je m’en excuse.
Haha oui exactement, chaque minis détails comptent !
C’est exactement ça. Merci à toi pour tes encouragements constants qui me vont toujours droit au cœur.
❤️
J’aimeJ’aime
Salem ahleykoum Imene,
Alors comment te dire que je me suis perdu dans ton texte , je me suis laisser emporter…
Tu as donner vie à la robe yapha !
J’aime totalement ce genre d’écris qui apporte une morale et un air oriental 🍃
J’aimeJ’aime
Aleykoum Salam Maryam,
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Je suis ravie que l’histoire de la robe t’ai plu ❤️
J’aimeJ’aime